La dignité des personnes détenues n'a pas à être sacrifiée au nom de la lutte contre le Covid19
C'était au début du mois de février. Le client de Me Amélie Morineau a été placé en détention provisoire à la prison de Fresnes, dans le Val-de-Marne, après 48 heures de garde à vue puis 24 heures au dépôt au tribunal d'Evry. Neuf jours après son incarcération, son avocate lui rend visite.
"Il portait toujours les mêmes vêtements que lors de sa garde à vue, s'insurge-t-elle. On lui avait seulement remis un t-shirt, un caleçon et des chaussettes." Interpellé à son domicile, il ne portait qu'un pull, un jean et des baskets. Avec la météo glaciale, il n'a pas pu sortir de cellule pour la promenade.
C'est l'un de ces exemples qui a poussé Me Amélie Morineau, avocate et présidente de l'association A3D, l'association des Avocats pour la Défense des Droits des Détenus, à alerter sur les interruptions périodiques de distribution de vêtements et de linge de rechange aux détenus par leurs familles en raison des mesures sanitaires liées à l'épidémie de Covid-19. A Fresnes, cette interdiction a duré trois semaines, jusqu'au 9 février. A Tarascon, dans les Bouches-du-Rhône, elle est toujours en cours.